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Eugène Ionesco, livres, lire
  • Culture

Eugène Ionesco : les cinq livres à lire

  • Florence Bertrand
  • 30 juin 2017
  • 4 minutes de lecture

Auteur dramaturge, figure de proue du théâtre de l’absurde, Eugène Ionesco est né le 13 novembre 1909, à Slatina, en Roumanie, d’un père roumain et d’une mère française. Peu de temps après sa naissance, sa famille s’installe à Paris. Dès l’âge de onze ans, le jeune Ionesco écrit ses premiers poèmes. En 1925, il retourne en Roumanie, avec son père,  suite au divorce de ses parents. A Belgrade, il participe dès 1930, à de nombreuses revues avant-gardistes. Après des études de lettres françaises à l’université de Belgrade, il revient en France en 1938 pour préparer une thèse. Le déclenchement de la guerre l’oblige à repartir en Roumanie. Eugène Ionesco regagne la France en 1942 et obtient sa naturalisation après la guerre.

En 1950, il monte sa première pièce de théâtre La Cantatrice chauve, qui passe inaperçue. Cette pièce marque pourtant la naissance du  théâtre de l’absurde. Dès 1952, Ionesco  écrit de nombreuses pièces de théâtre mêlant l’absurde et le comique dont Les Rhinocéros, Les Chaises, La Leçon  et le Roi se meurt. Le 28 mars 1994, il est accueilli à l’Académie française. Il meurt le 28 mars 1994.

Ionesco est la figure de proue de ce que l’on a appelé l’anti-théâtre ou théâtre de l’absurde

Esprit brillant, jongleur des mots, doté d’un grand sens d’humour, dévoré d’angoisse, homme de doute et de foi,  Ionesco est la figure de proue de ce que l’on a appelé l’anti-théâtre ou théâtre de l’absurde. Ce théâtre est une dramaturgie dans laquelle le non-sens et le grotesque recèlent une dimension satirique et métaphysique.

Le théâtre de l’absurde marque une rupture totale avec le théâtre classique et met en scène la déraison du monde par une représentation de situations absurdes. Les personnages réduits au rôle de pantins, se retrouvent dans un monde bizarre et inexplicable, où tout n’est que bruit et fureur. Le langage disloqué, ils sont généralement incapables de communiquer entre eux.

Le théâtre d’Ionesco est structuré autour de paroles perdues et répétées, d’espaces ténébreux, de coïncidences, de contradictions. Il interroge le monde d’un œil étonné, passe au crible les grands thèmes existentiels, s’efforce de visualiser la psyché humaine par le biais du burlesque, d’une bouffonnerie de bon aloi, le rire masquant l’épouvante. Petit tour en cinq livres d’une œuvre immense.

Rhinocéros  (1959)

Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l’esprit d’innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l’innovation principale qui s’introduit ici est la réflexion sur l’Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C’est donc une pièce engagée : «Je ne capitule pas», s’écrie le héros.

Le rhinocéros incarne le fanatisme qui «défigure les gens, les déshumanise». On sent l’influence de La Métamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme

 Le Roi se meurt (1962)

Pour expliquer le succès du Roi se meurt, on a dit que c’est un classique. Il montre l’homme ramené à sa condition fondamentale. Donc à l’angoisse devant la mort. Cet homme qui parle avec les accents du roi Lear est néanmoins notre contemporain. Il est tellement notre contemporain que son histoire – une existence qui a oublié ses limites – reflète exactement la célèbre «crise de la mort» qui secoue l’Europe de l’après-guerre. Le Roi se meurt n’est pourtant pas une pièce triste. D’abord, parce que l’humour n’y est pas absent. Ensuite, et surtout, parce que Ionesco propose les remèdes pour sortir de la crise. C’est également cela, une grande œuvre classique : une leçon de dignité devant le destin.

 La Cantatrice chauve (1950)

Un record dans l’histoire du théâtre : la pièce, créée en 1950 et reprise en 1957 au théâtre de la Huchette, est jouée depuis, sans interruption partout dans le monde. La Cantatrice s’est imposée comme le modèle du renouveau dramatique hérité de l’après-guerre. Dans un monde meurtri par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la foi dans l’homme a faibli : l’art se doit d’en témoigner. Grave, l’œuvre de Ionesco fait aussi beaucoup rire : un drôle de drame !

Les Chaises (1954)

Le sujet des Chaises est, nous dit l’auteur, «le vide ontologique» ; mais c’est aussi un drame personnel, le miroir d’une conscience. On y retrouve la nostalgie de l’enfance, le sentiment de culpabilité, l’horreur de la vieillesse et de la mort. C’est encore une comédie qui, bien souvent, excite le rire par ses clowneries, ses calembours, ses parodies, ses pirouettes. C’est un ballet : celui des chaises amoncelées dans le mouvement accéléré d’un tourbillon fantastique, et qui demeurent vides. Les vieux font semblant de recevoir une foule d’invités, jusqu’à ce qu’un seul personnage apparaisse enfin sur la scène : hallucination ? vérité du théâtre ? L’Orateur tant attendu est sourd et muet, et la scène demeure vide, encombrée de chaises.

 La Leçon (1951)

La leçon est l’une des pièces les plus jouées et les plus lues d’Eugène Ionesco. Elle commence comme une satire hilarante de l’enseignement, pour faire allusion ensuite à de savantes théories linguistiques ; le ton, alors, change : la farce se termine en tragédie lorsque le professeur tue son élève. Mais cette tragédie est, elle aussi, parodique : chacun lui donne le sens qu’il veut.

Photo :  ©Michele Brabo/Leemage

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  • 5 livres
  • Littérature
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Florence Bertrand

Florence Bertrand est documentaliste.

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