Née le 13 août 1967 à Kobé au Japon, Amelie Nothomb grandit dans une famille aristocrate belge. Fabienne Claire Nothomb de son vrai nom, passe son enfance à voyager au gré des affectations de son père ambassadeur : Osaka, Pékin, New York, puis l’Asie du Sud-Est (Laos, Bangladesh, Birmanie). A l’âge de 17 ans, elle rejoint la Belgique pour entreprendre des études de philologie, dont elle est agrégée. A la fin de ses études universitaires en 1990, elle retourne au Japon et travaille comme interprète au sein d’une entreprise à Tokyo. Une expérience marquante qu’Amélie Nothomb transposera dans plusieurs livres.
De retour en Belgique en 1991, elle publie son premier roman ,Hygiène de l’assassin, l’année suivante. Le succès de ce premier livre l’emmène à se consacrer pleinement à l’écriture. Depuis, Nothomb publie beaucoup, au rythme d’un livre par an. Se définissant elle-même comme « une graphomane malade de l’écriture », elle dit écrire trois romans par an pour finalement n’en choisir qu’un.
Parfois autobiographique ou romanesque, son œuvre se nourrit d’expériences personnelles quasi universelles. Avec une apparente légèreté, ses récits cyniques, tragicomiques, confrontent les lecteurs à leurs angoisses primaires et pulsions intérieures. Le décalage entre la cruauté du récit, l’insolence et l’humour décalé, provoque un certain ravissement et une réflexion sur sa propre existence. L’écriture audacieuse d’Amelie Notomb a été couronnée de nombreux prix littéraires.
Stupeur et Tremblements, 1999 (Albin Michel)
Embauchée par la compagnie Yumimoto, Amélie espère réussir au Japon, pays qui la fascine depuis qu’elle y a séjourné enfant. Mais les débuts sont difficiles. Aux ordres de tout le monde, elle se heurte à un système très rigide dont elle ne connaît pas les codes. Entre humiliations et vexations, la soumission s’installe peu à peu. Amélie qui pensait être traductrice, finira dame pipi dans les toilettes de l’entreprise.. Entre rire et angoisse, cette satire a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999.
Métaphysique des tubes, 2000 (Albin Michel)
Parce qu’elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles – déglutition, digestion, excrétion –, ses parents l’ont surnommée la Plante. L’intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c’est Dieu. Avec cette “autobiographie de zéro à trois ans”, Nothomb dresse un portrait humoristique et satirique de sa vie familiale et de sa condition d’enfant.
Ni d’Ève ni d’Adam, 2007 (Albin Michel)
Après Stupeur et tremblements, qui racontait ses mésaventures professionnelles, Amélie Nothomb révèle qu’à la même époque et au même lieu, elle fut aussi la fiancée d’un jeune Tokyoïte très singulier. Une initiation amoureuse et culturelle, drôle et savoureuse, insolite et instructive, qui révèle, pour l’étrangère qu’est l’Occidentale, bien des codes et des secrets du Japon.
Le crime du comte Neville, 2015 (Albin Michel)
Une voyante livre une étrange prédiction au comte Neville. Il assassinera l’un de ses invités avant la vente de son château lors de sa prochaine et dernière fête. Amélie Nothomb nous plonge dans les milieux aristocratiques belges et décrit avec son humour subtil ce monde accroché aux principes d’un autre âge : une vie “dans la hantise de faillir au paraître” et où “ce qui est monstrueux n’est pas nécessairement indigne”.
Soif, 2019 (Albin Michel)
Pour cet avant dernier livre, Amélie Nothomb se glisse dans la tête de Jésus-Christ depuis son procès jusqu’à la résurrection. Elle raconte à la première personne les réflexions du Christ sur son Père, le corps, l’amour, la jouissance, l’ingratitude humaine, la souffrance, l’espérance, la foi ou encore la mort. Annoncé comme le roman de sa vie, ce roman propose l’image d’un homme plus humain que divin et traite moins du sacrifice que du don de soi.
Photo : Amélie Nothomb ©Jean-Baptiste Mondino