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Les Bienheureux, un film de Sofia Djama

  • Florence Bertrand
  • 12 janvier 2018
  • 3 minutes de lecture

Alger, 2008. Amal et Samir ont décidé de fêter leur vingtième anniversaire de mariage au restaurant. Pendant leur trajet, tous deux évoquent leur Algérie : Amal, à travers la perte des illusions, Samir par la nécessité de s’en accommoder. Au même moment, Fahim, leur fils, et ses amis, Feriel et Reda, errent dans une Algérie qui se referme peu à peu sur elle-même. Premier film de la réalisatrice algérienne Sofia Djama, “Les Bienheureux”, raconte l’histoire de personnages vivant à Alger dans l’après-guerre civile. Le film explore un conflit de génération, celui de la décennie noire confrontée à la jeunesse.

Sofia Djama : “Je ne saurais pas mettre en image la guerre civile qui nous a frappés. Je ne saurais même pas définir précisément la date de son commencement ou de sa fin. On a même du mal avec le mot « guerre civile », on dit « tragédie nationale » ou « décennie noire », et quand on prononce le mot « guerre », on le dit du bout des lèvres, timidement, comme si on avait peur d’en débattre, peur de se souvenir de nos morts. Pourtant, elle est dans la mémoire de tous, elle nous a tous touchés d’une manière ou d’une autre, elle n’a épargné aucun d’entre nous, quelle qu’ait été notre appartenance sociale.

J’ai eu envie de mettre en images cet état d’après-guerre, observer la manière dont ce conflit a construit notre perception, comment il a transformé nos espérances, influé sur notre sens des priorités encore aujourd’hui. Montrer cette après-guerre dont on ne parle pas.

Sofia Djama : Alger n’est pas qu’une géographie, elle est le centre d’attraction et de répulsion de chacun d’entre nous

Dans le film, cela prend corps à travers plusieurs protagonistes, de différentes générations et origines sociales. Il y a d’abord le couple bourgeois formé par Nadia Kaci et Sami Bouajila, d’anciens quatrevingt-huitards, des militants qui ont participé en octobre 1988 aux émeutes qui ont conduit à la fin du parti unique et à l’ouverture démocratique. Ils sont néanmoins revenus de leurs illusions, après un conflit qui semble s’être conclu par la victoire du conservatisme religieux (islamisme). Il y a aussi leur fils, Fahim, jeune adulte plus ancré dans le présent et dans sa ville, Alger, dans laquelle il erre avec ses amis étudiants, Reda et Feriel, avant de rejoindre des jeunes d’un tout autre milieu social, dans un quartier populaire, où l’humour, mais aussi l’alcool et le shit, aident à tuer l’ennui. Le tout dresse le portrait d’un pays figé dans un immobilisme déconcertant.

Pour moi, Alger reste pourtant le personnage central du film, d’où ces moments de déambulation, ces plans de rues folles, ces immeubles qui écrasent les personnages par un trop-plein d’Histoire, cette cacophonie sonore, le Taqwacore (une espèce de punk muslim hyper connecté au présent) à la rencontre de Léo Ferré ou de Fela Kuti qui incarne une certaine Algérie qui pue la naphtaline. Alger n’est pas qu’une géographie, elle est le centre d’attraction et de répulsion de chacun d’entre nous ; on doit la quitter, mais on voudrait tellement y rester. Kateb Yacine aurait dit qu’être Algérien est un dur métier…”

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Florence Bertrand

Florence Bertrand est documentaliste.

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