Francesco Sincich, anthropologue pour Médecins Sans Frontières (MSF), lance un appel pour aider Lele, une jeune collégienne Wodaabe, à poursuivre ses études. Ce financement participatif contribuera aussi au maintien de l’école de Banganà.
La réussite scolaire de Lele
Lele Orti est âgée de 14 ans. Elle vient de terminer brillamment sa première année au Collège d’enseignement secondaire (CES) de Dakoro, au Niger. Dans quatre ans, Lele pourra obtenir son diplôme et, notamment, enseigner à l’école primaire.
Son histoire semble à première vue banale. Ce qui n’est pas le cas. Lele a grandi à Banganà, un campement permanent situé dans la région semi-désertique au nord de Dakoro. Elle est fille d’éleveurs nomades Wodaabe, une population discriminée au Niger. Et, aujourd’hui, elle est la seule jeune nomade de l’école primaire de Banganà à avoir réussi l’examen d’entrée au collège. Cette réussite est importante pour sa communauté d’origine, d’autant plus qu’elle pourrait devenir la première enseignante Wodaabe de l’histoire de son école.
L’école nomade de Banganà : un défi relevé
Le gouvernement du Niger qualifie d’« école nomade » les écoles situées en zone pastorale et fréquentées par les enfants d’éleveurs nomades touaregs, peuls et arabes. L’école de Banganà appartient à cette catégorie et accueille des filles et des garçons Wodaabe, un peuple d’éleveurs de zébus appartenant à la grande famille peule.
En 2011, grâce à deux petites associations génoises, nous avons réussi à créer cette école. Quatorze ans plus tard, malgré diverses vicissitudes, l’école, devenue publique, existe toujours. Ce qui est une réussite pour ce type d’école, différente de la plupart des écoles rurales d’Afrique de par la spécificité de ses élèves, tous enfants d’éleveurs nomades.
L’école de Banganà demeure néanmoins fragile en raison du contexte géoclimatique, -aggravé par les conséquences du réchauffement climatique -, le désintérêt du gouvernement pour l’éducation publique, notamment pour les populations nomades, et les conflits qui persistent dans cette partie du Sahel. De plus, les conséquences économiques du coup d’État de juillet 2023 ont entraîné un isolement relatif du pays et une flambée généralisée des prix des produits de première nécessité.

Financement participatif
Aujourd’hui, les besoins de l’école sont devenus plus importants et l’une de ses élèves est au collège. C’est pour cette raison que nous avons décidé de lancer cette campagne de financement participatif. Nous avons établi un budget de 2 388 €, pour couvrir ce projet. Cette somme se répartira en trois postes de dépense.
Soutenir Lele. Lele, élève de Banganà qui vient d’entamer sa deuxième année au collège de Dakoro, est au cœur du projet. La somme nécessaire, déjà vérifiée la première année, comprend la location d’une chambre chez une habitante de Dakoro et les repas pour l’année scolaire, y compris les collations du matin. Là-bas, il s’agit de beignets que l’on achète au bord de la route.
Réparer le toit de l’école : il a été partiellement arraché lors de la dernière saison des pluies, particulièrement intense cette année, provoquant des morts et des inondations dans toute la région.
La cantine scolaire. Dans le contexte climatique du Sahel nigérien, où la malnutrition est endémique, l’accès à l’alimentation est déterminant pour le fonctionnement d’une école. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté ces dernières années. Les Wodaabe, groupe marginalisé, sont bien plus touchés que les autres par cette situation. Le coût du mil et du riz, essentiel à la survie des familles Wodaabe, ne cesse d’augmenter, rendant l’aide extérieure de plus en plus cruciale.
Ce projet est porté par l’Association des Femmes Nissa Frauen APS de Bolzano. Cette association soutient l’école depuis 2020 grâce à des contributions de la Province autonome de Bolzano et à ses propres initiatives publiques. L’association sera également chargée de la collecte de dons et de la mise en œuvre des objectifs du projet.
Pour soutenir Lele :
https://www.produzionidalbasso.com/project/lele-va-al-college-1
Photo : Lele en 2012.

