Femme de lettres, Marguerite Duras a voué sa vie à l’écriture. Elle a exploré diverses formes et genres de roman et de théâtre tout en passant par le cinéma et le journalisme. Autrice de 47 livres, Duras a produit une œuvre résolument moderne en renouvelant le genre romanesque.
Marguerite Donnadieu, de son vrai nom, est née à Saïgon en 1914. Après l’obtention de son baccalauréat, elle rejoint la France pour y poursuivre des études de droit et d’économie politique. Mais seule la littérature la passionne.
En 1939, elle épouse Robert Antelme et s’installe au 5 rue St Benoît, dans le quartier de St Germain des Près. Le couple se lie d’amitié avec Dionys Mascolo, son futur second mari, et entre ensemble dans la Résistance. En parallèle, elle publie un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : Les Impudents.
En juin 1944, Robert Antelme est déporté à Dachau ; il en reviendra atteint du typhus. A la Libération, Duras rejoint le Parti communiste, dont elle sera exclue cinq ans plus tard. Elle ne renoncera jamais à sa liberté intellectuelle, morale, artistique et son engagement politique, anticolonial et féministe se poursuivra tout au long de sa vie.
Son œuvre marquera un tournant dans la littérature française. Marguerite Duras s’est éteinte le 3 mars 1996 à son domicile parisien de Saint-Germain-des-Près.
Un barrage contre le pacifique, 1950 (Gallimard)
Une veuve achète une concession dans le sud de l’Indochine. Mais les terres se révèlent incultivables car inondées régulièrement par le Pacifique. Pour sortir de la misère, elle désire marier sa fille à un riche fils de famille chinoise. Publié en pleine guerre d’Indochine en 1950, ce livre d’inspiration autobiographique est celui qui la révéla au grand public. Elle évoque son enfance, les désillusions et dresse une critique sévère de la société coloniale française. On y découvre les figures qui hanteront également certains de ses romans ultérieurs : la mère, les deux frères et l’amant.
Moderato cantabile, 1958 (Les Editions de Minuit)
Comme chaque vendredi, Anne Desbaresdes, mère bourgeoise aimante, emmène son petit garçon à sa leçon de piano. Mais un cri terrible vient déchirer la vie tranquille de cette provinciale : une femme aurait été assassinée par son amant. Ce livre fait partie du “nouveau roman”, mouvement littéraire né dans les année 1950.
L’amant, 1984 (Les Editions de Minuit)
Oeuvre phare et certainement la plus connue de Duras, ce roman reçoit le Prix Goncourt en 1984. Dans une famille au bord de la ruine, de la folie, l’auteure raconte son adolescence et son histoire d’amour passionnelle avec un jeune homme chinois plus âgé. Dépassant les interdits de sa famille et de la société, elle découvre la liberté. Intime et poignant, mélangeant fiction et autobiographie, le livre sera réécrit en 1991 sous le titre de L’Amant de la Chine du Nord.
La douleur, 1985 (P.O.L)
A partir d’un journal retrouvé, Duras écrira un recueil de six textes se nourrissant de ses notes et des faits historiques vécus durant la seconde guerre mondiale. Ce journal, ses Cahiers de la guerre, débute lors de l’arrestation de son mari, Robert Antelme, en juin 1944. A son retour en avril 1945, c’est un homme mourant, malade du typhus qui revient de l’enfer. Une introspection qui relate la douleur de l’absence et la lutte pour ramener la vie au corps et à l’esprit.
Les Yeux bleus, cheveux noirs, 1986 (Gallimard)
L’histoire d’une passion et d’un désir impossible qui lie une femme écrivain, hétérosexuelle, à un jeune homme homosexuel. Duras : “C’est l’histoire d’un amour, le plus grand et plus terrifiant qu’il m’a été donné d’écrire. (…) Il s’agit d’un amour perdu.”
Photo : © Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
1 commentaire
Merci pour cette biographie qui nous rappelle cette personne talentueuse