Sur l’île du Spitzberg, dans l’archipel du Svalbard au nord de la Norvège, se trouve un lieu unique au monde : la réserve mondiale de semences. Cette “arche de Noé végétale” a une mission : assurer la sauvegarde de la biodiversité végétale.
“Seed Vault” (littéralement, “la chambre forte des graines”) tente de sauvegarder de manière durable toutes les espèces de végétaux répertoriées sur notre planète. L’objectif : qu’il soit possible de faire renaître une variété si celle-ci venait à disparaître.
La réserve du Svalbard conserve des échantillons de graines des principales espèces alimentaires comme le maïs, le riz, le blé, le niébé, le sorgho, l’aubergine, la laitue, l’orge et la pomme de terre. Après dix ans d’existence, plus d’un million de graines ont été déposées dans la réserve.
La réserve mondiale de semences subit les effets du réchauffement climatique
Construite et inaugurée en 2008 par le gouvernement norvégien, la réserve a été enfouie à 120 mètres de profondeur sous une montagne. Fondée par la FAO et gérée par le Global Crop Diversity Trust, la réserve comporte des variétés de graines conservées dans un bunker. Des précautions nécessaires pour protéger ces ressources précieuses des tremblements de terre, de la lumière, des variations de température et d’une éventuelle attaque nucléaire ont été prises.
Cependant, bien qu’elle fut conçue pour résister aux désastres, Seed Vault subit actuellement les effets du réchauffement climatique. L’élévation de la température, qui engendre une fonte du pergélisol, a provoqué une fuite d’eau à l’entrée du tunnel en 2016. Censé être gelé en permanence, ce sol doit contribuer à maintenir la température idéale de -18°C à l’intérieur de la chambre forte.
Pour le gouvernement norvégien, 10 millions d’euros sont nécessaires pour sécuriser la réserve des effets climatiques. Selon le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, « sauvegarder les matériaux génétiques qui sont cruciaux pour la sécurité générale de la nourriture est une grande et importante tâche ».