On le connaît dans le monde entier comme chanteur de reggae et comme l’un des plus grands soul man de Jamaïque, Ken Boothe, la grande voix soul Jamaïcaine, vient de sortir son nouvel album « Inna de Yard ». C’est véritablement à l’époque du ska et rocksteady que Ken Boothe connait sa plus illustre période de gloire. On le surnommait d’ailleurs « Mr Rock Steady » dans les années 60.
Né le 22 mars 1948, à Kingston, Ken Boothe a débuté sa carrière à l’age de 15 ans en pleine période ska en duo avec le chanteur Stranger Cole. Avec le nom de « Stanger and Ken », ils écument les clubs locaux et ne tardent pas à être repérés et produits par l’incontournable Clement « Coxsone » Dodd du mythique label « Studio One ». De 1963 à 1965, le duo obtient de nombreux hits : « Artibella », « Hush », « World’s fair »….
Ken Boothe, la grande voix soul Jamaïcaine
Grâce aux conseils de « Coxsone », Ken Boothe entame en 1966 une carrière solo et sort son premier single « You’re no good ». Il obtient son premier hit la même année avec « The train is coming » (backé par les Wailers) qui le propulse au rang de véritable star locale. La sortie de « Feel Good » confirme ce statut. Ken Boothe devient alors la star la plus populaire de cette période de la musique jamaïcaine, juste derrière Alton Ellis. Il travaille avec divers producteurs et collectionne les hits « Everybody knows », « Just another girl »….
En 1968, son premier album Mr Rocksteady sur Studio One est une compilation de ses plus grands succès. Puis, il travaille avec le producteur Leslie Kong pour lequel il enregistre Freedom Street en 1970. Il confirme ainsi sa place parmi les plus grands chanteurs Jamaïcains de cette période. Mais c’est sa collaboration à partir de 1971 avec Lloyd Charmers et le label anglais Trojan, qui va le mener sur le chemin de la reconnaissance internationale, avec la sortie de l’album Black, Gold and Green.
Cinquante ans après ses débuts, Ken Boothe revient avec un album exceptionnel
Everything I Own sort en 1974 en Angleterre. Un véritable tube qui sera repris par Boy George quinze ans plus tard. Suivent les disques à succès : Let’s Get it On (1974), Blood Brothers (1975), Live Good (1978), Who Gets Your Love (1979), Show Case Vol 2 (1979), I’m Just a Man (1979), Reggae for Lovers (1980), Imagine (1986), Two of a Kind (1987), Don’t You Know (1988) et Power of Love (1993). Ken Boothe devient un peu plus discret par la suite, mais réapparaît au fil des opportunités.
En 1995, une reprise de son titre de 1966, The train is coming, qu’il interprète en duo avec Shaggy, sur l’album de ce dernier, le remet sur le devant de la scène. En 1999, il reçoit le Reggae living legend Award. Cette même année, il revient avec le titre Injustice.
Cinquante ans après ses débuts, Ken Boothe revient avec un album exceptionnel qui met en valeur plusieurs titres de son immense répertoire, interprétés pour la première fois en acoustique. « Black, gold and green » ou encore « When I fall in love » trouvent ici un nouveau souffle grâce au instruments acoustiques (piano, guitare et basse) ainsi qu’aux percussions Nyabinghis propres aux groundations rastafari. La reprise de « Speak Softly Love » d’Andy Williams est tout simplement sublime.
KEN BOOTHE – INNA DE YARD
NOVEMBRE 2017 – Youtube