Selon un récent rapport de l’Unicef, la malnutrition concerne un enfant de moins de cinq ans sur trois dans le monde. La malnutrition s’inscrit aujourd’hui dans un monde en mutation. La mondialisation, l’urbanisation, les inégalités, les crises humanitaires et les chocs climatiques provoquent des changements négatifs inédits de l’état nutritionnel des enfants. Les conséquences sont alarmantes, menaçant ainsi la survie, la croissance et le développement des enfants.
Dénutrition et faim insoupçonnée
D’après l’organisation, 149 millions d’enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance et 50 millions d’enfants sont trop maigres pour leur taille. Cette dénutrition a de graves conséquences : mauvaise croissance, maladies, décès… A ces chiffres, s’ajoutent 340 millions d’enfants, soit un enfant sur deux, souffrant de “faim insoupçonnée”, c’est à dire de carences en vitamines et en nutriments essentiels.
Cette “faim cachée” provoque de sévères répercussions sur la santé physique et intellectuelle des enfants : système immunitaire déficient, problèmes de vue ou d’audition… Un état général de santé altéré qui débute dès le plus jeune âge, en raison de trop peu d’allaitement maternel et d’une diversification alimentaire qui présente des carences . Ainsi, près de 45 % des enfants âgés de 6 mois à 2 ans dans le monde, ne consomment pas de fruits ou de légumes.
Même si le nombre d’enfants souffrant de sous-nutrition a baissé de 40 % entre 1990 et 2005, ce fléau demeure un problème majeur pour de nombreux pays, principalement en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
Surpoids, obésité et pauvreté
Si les enfants atteints de sous-nutrition demeurent quatre fois plus nombreux que ceux présentant des problèmes de surpoids, le rapport indique que 40 millions d’enfants dans le monde sont en situation de surpoids ou d’obésité. De 2000 à 2016, la part des enfants âgés de 5 à 19 ans en surcharge pondérale est passée de 10 % à près de 20 %. Étroitement liée à la pauvreté, cette forme de malnutrition touche davantage les populations précaires des pays riches et les pays pauvres.
Quasiment inconnue dans les pays à faible revenu en 1990, les trois quarts d’entre eux doivent aujourd’hui faire face à cette question de santé majeure. L’accessibilité aux aliments ultra-transformé, aux boissons sucrées, les pratiques de marketing et de publicité agressives, auraient amplifié ce problème, qui autrefois ne concernait que les pays riches.
Comment enrayer cette problématique de la malnutrition ? Selon Henrietta Fore, directrice de l’Unicef, il faudrait que « les gouvernements, le secteur privé et la société civile fassent de la nutrition infantile une priorité et travaillent de concert pour éliminer les causes de la mauvaise alimentation sous toutes ses formes. »