Slow Food prône une alimentation bonne, propre et juste pour tous. Leur leitmotiv ? « Le droit à la qualité doit être le même pour tous ».
Face aux rythmes de vies frénétiques et face au concept du fast food qui standardise les goûts, le mouvement Slow Food propose une alternative reposant sur la lenteur. Le « Manger lentement » rejoint une philosophie plus globale que l’on retrouve dans divers domaines, comme le tourisme, l’éducation, l’architecture ou encore le management.
Les valeurs Slow Food
Organisation internationale, Slow Food est le premier mouvement pour la gastronomie locale. L’origine de cet élan date de 1986 quand une bande de jeunes gourmets piémontais, connus sous le nom d’Arcigola (escargot), protestent contre l’implantation d’un McDonald’s en plein cœur historique de Rome. Émerge alors la personnalité de Carlo Petrini, sociologue, qui porte un nouveau regard sur l’alimentation et l’agriculture : un rythme de vie lent, une nourriture bonne, le plaisir gastronomique…
Trois ans plus tard, les simples banquets entre amis se transforment en mouvement alternatif avec l’adoption du « Manifeste Slow Food pour le goût et la biodiversité ». L’objectif est triple : rémunérer les producteurs par un juste prix ; respecter la nature et l’environnement et protéger la biodiversité ; valoriser les saveurs et les traditions locales. La dimension « glocale », c’est-à-dire globale et locale, est mise en avant afin d’encourager la souveraineté alimentaire dans le monde.
Pour Carlo Petrini, dont le point de départ était le refus de la « malbouffe » admet que le mouvement a évolué depuis ses débuts. « Parler seulement d’art culinaire est aujourd’hui dépassé alors que la biodiversité mondiale est menacée. (…) Slow Food s’est mis à lutter pour sauvegarder la diversité des cuisines à travers le monde » assurait-il en 2012.
Un art de vivre
Pédagogique, Slow Food souhaite éveiller le goût des consommateurs à une nourriture « bonne », de qualité, expliquer l’origine des aliments, faire découvrir les producteurs d’ici et d’ailleurs. S’assurer aussi qu’une place pour les aliments de nature artisanale demeure. En effet, menacés par la monoculture, certains fruits et légumes tendent à disparaître des étals au profit de produits standardisés. Ralentir et prendre le temps de choisir ses denrées, les connaître, les cuisiner convenablement et les savourer sont aussi au centre de la démarche. Un art de vivre où le symbole de l’escargot prend tout son sens. Évoquant la prudence et la sagesse du philosophe, il appelle de même à la solennité et à la modération de l’hôte avisé et bienveillant.
Implantée dans 130 pays, l’organisation compte 120 000 adhérents à travers le monde. Depuis, une Université des sciences gastronomiques a vu le jour, ou diverses actions comme Terra Madre et le salon du goût. Aujourd’hui, beaucoup d’initiatives s’inspirent des actions de Slow Food facilitant ainsi l’achat direct aux producteurs locaux.