La microfinance existe sous diverses formes depuis des siècles. Devenue un outil de promotion de la sécurité économique, elle ne se structure réellement que depuis quelques décennies.
Muhammad Yunus, le Pionnier
En 1978, au Bangladesh, un jeune professeur d’économie rurale à l’Université de Chittagong, Muhammad Yunus, rencontre 42 femmes obligées d’emprunter auprès d’usuriers pour acheter la paille nécessaire pour rempailler des chaises, avec un taux d’intérêt hebdomadaire de 10 %. Ne trouvant aucune banque pour leur prêter de quoi échapper à ces usuriers, il leur prête lui-même l’équivalent des 26$ nécessaires.
La microfinance moderne venait de naître. Muhammad Yunus, sera lauréat du Prix Nobel de la paix en 2006.
La microfinance et la lutte contre la pauvreté
La micro-finance se définit par l’offre de services financiers (épargne, crédit, assurance, etc.), à destination des plus pauvres. Elle s’adresse à des personnes à faible revenu, n’ayant pas accès aux institutions financières classiques et sans activité salariée régulière.
Aujourd’hui, la microfinance touche plus de 200 millions de personnes dans le monde, servies par plus de 10 000 Institutions de Microfinance (coopératives, ONG, banques de microfinance.) ou banques commerciales. On estime à 500 millions le nombre de personnes toujours en attente de financement.
Il a été démontré que le microcrédit a un impact positif sur le niveau des profits, des investissements et sur l’accès aux marchés au niveau macroéconomique. Au niveau des ménages, le microcrédit a un impact positif sur les dépenses de consommation.
Méthodologies de prêts
Les deux modèles de prêts les plus répandus sont les micro-prêts solidaires (ou groupés) et les contrats individuels.
Les contrats individuels sont des prêts se rapprochant le plus des prêts classiques : une personne reçoit une certaine somme d’argent et doit la rembourser souvent dans des délais relativement courts (quelques semaines ou quelques mois) en prenant en compte les intérêts. Le montant du prêt est généralement supérieur à ceux des prêts solidaires.
Les micro-prêts solidaires sont accordés à un groupe de personnes solidaires pour le remboursement du prêt. Les défauts de paiement individuels (liés à une maladie ou à “une mauvaise semaine”) sont ainsi évités et la pression du groupe est une incitation forte qui freine l’aléa moral.
Taux d’intérêt
Les taux d’intérêt sont fonctions de la réglementation locale sur le plafonnement des taux d’intérêt, des frais liés aux activités de microfinance, du positionnement de l’institution, des technologies ou innovations permettant de réduire les coûts de fonctionnement.
Photo : Muhammad Yunus