En 2014, ONU-Habitat recensait dans les pays en développement 881 millions de personnes vivant dans des bidonvilles. Soit une personne sur huit dans le monde.
Qu’ils prennent le nom de favelas au Brésil, township en Afrique du Sud, les bidonvilles désignent tous les habitats précaires faits de matériaux de récupération. L’origine du mot reviendrait à la ville de Casablanca vers la fin des années 30. Il désignait les “maisons de bidons” construites à la périphérie de la ville par les nouveaux arrivants aux revenus très précaires.
Ces habitats spontanés et insalubres marqués par une grande pauvreté, n’ont aucun droit ni sécurité foncière. Le plus souvent les abris de fortune n’ont ni eau ni électricité ou d’égout. Exclusion, insécurité, surpopulation, malnutrition, criminalité sont autant de stigmates qui les caractérisent.
Les bidonvilles : un exode rural
L’accroissement exponentiel des bidonvilles date de l’après-guerre. Il répond alors à deux réalités : un exode rural massif se conjuguant à une incapacité des grandes villes à accueillir dignement cette nouvelle population.
Aujourd’hui, la proportion des personnes vivant dans les bidonvilles a diminué, passant de 46 à 30% entre 1990 et 2014. Cependant ce chiffre doit être relativisé : avec l’accroissement de la population mondiale, leur nombre absolu a augmenté de 192 millions de personnes, passant de 689 à 881 millions de personnes.
Ces données dissimulent aussi dans les faits une grande disparité selon les aires géographiques. Les bidonvilles représentent 62% de la population urbaine en Afrique subsaharienne, 35% en Asie du sud -l’Inde pour l’essentiel-, 14% en Afrique du nord. Une situation qui concerne aussi les pays du Sud, comme l’Italie, la Roumanie, l’Espagne ou encore la France, depuis le début des années 2000.
1/3 de la population mondiale pourrait vivre dans des bidonvilles en 2050
Actuellement des pistes sont entreprises pour améliorer le sort de ses habitants. Pour les experts, expulser les habitants et détruire les bidonvilles ne constitue pas une solution durable. La démarche à privilégier : l’accompagnement et l’intégration des populations en les aidant à sortir de la pauvreté.
Car les bidonvilles sont aussi des zones dynamiques dont les habitants participent activement à la richesse et à l’essor économique des mégalopoles. Ses aides consistant à encourager les habitants à améliorer leur foyer au moyen de micro-crédit, à accorder des titres de propriété foncière, à assurer de meilleures conditions sanitaires par des installations d’eau et d’électricité et à proposer des réseaux de transport en commun.
Avec une population mondiale estimée à 10 milliards de personnes en 2050, l’ONU prévoit qu’environ 3 milliards de personnes vivront dans des bidonvilles. Un défi urgent à relever afin de permettre à des millions de personnes, en quête d’un avenir meilleur, de bénéficier de conditions de vie digne et décente.