En Islande, une loi sur l’égalité salariale hommes-femmes a été adoptée en avril par le parlement de Reykjavik. Désormais les entreprises de plus de 25 salariés devront payer les hommes et les femmes avec des salaires égaux. Une avancée qui devrait questionner d’autres pays européens.
Le lundi 24 octobre 2016, à 14h38 précise, des milliers d’Islandaises quittent leur poste de travail pour manifester devant le Parlement et dénoncer l’inégalité des salaires. Pourquoi cet horaire ? Signifier qu’à partir de cette heure précise, les femmes travaillent gratuitement comparativement aux hommes jusqu’à la fin de l’année.
En théorie, l’égalité salariale entre hommes et femmes est reconnue dans de nombreux pays. Mais en réalité, elle n’est pas mise en œuvre. Le nouveau texte de loi adopté en Islande obligera donc les entreprises et services publics à prouver qu’ils versent bien la même rémunération à tous leurs employés sans distinction de genre.
Cette loi entrera en vigueur en janvier 2018. A partir de cette date des contrôles seront effectués et tous les employeurs d’au moins 25 salariés devront disposer d’un document certifiant qu’ils appliquent bien une politique d’égalité salariale. Dans le cas contraire, une amende devra être versée.
En termes d’égalité salariale, la France se classe en 132ème position
M. Viglundsson, ministre des Affaires sociales et de l’Egalité reconnait que si la nouvelle loi est contraignante pour les employeurs, elle présente des “avantages évidents”. Selon le ministre, “l’écart entre les salaires (perçus par les hommes et les femmes) est un fait sur le marché du travail islandais et il est temps de prendre des mesures radicales; nous avons le savoir-faire et les mécanismes pour y parvenir.”
C’est lors de la conférence HeforShe à New York le 8 mars dernier, journée internationale des droits des femmes, que le projet de loi avait été annoncé par le Premier ministre Bjarni Benediktsson.
En France, une mobilisation d’envergure réclamant l’égalité salariale hommes-femmes a débuté depuis le 3 novembre. Ce mouvement sera-t-il entendu et aura-t-il le même impact qu’en Islande ?
Selon l’étude annuelle du Forum économique mondial sur la parité de genre, la France occupe la quinzième place à l’échelle mondiale, derrière le Rwanda, 6ème, et derrière les pays scandinaves en tête du classement. Ce classement évalue la parité entre les hommes et les femmes dans 144 pays sur quatre domaines : l’économie, l’éducation, la santé et la politique.
En termes d’égalité salariale, la France se classe en 132ème position. L’inégalité salariale est assez symptomatique non seulement de la prédominance d’une vision dégradée du statut de la femme au travail mais également d’un sexisme latent.