Célèbre écrivain marocain, Tahar Ben Jelloun a obtenu le prix Goncourt en 1987 mais c’est une autre facette de l’artiste qui est dévoilée jusqu’au 7 janvier 2018 à l’Institut du Monde Arabe. C’est celle du peintre, dans l’exposition intitulée J’essaie de peindre la lumière du monde.
Si depuis l’enfance Tahar Ben Jelloun a toujours dessiné et peint, il revendique être un autodidacte en peinture. Son apprentissage, il l’a fait autrement, avec les yeux et la mémoire, en regardant, en prenant le temps de contempler le travail des peintres vers lesquels son goût et son empathie l’ont guidé. Et sur lesquels il a écrit, peintres d’hier, peintres d’aujourd’hui, de l’Occident comme de l’Orient. Jusqu’au jour où attaquer une toile lui a procuré cette sensation, déjà vécue avec la poésie, que les arts dits « plastiques » peuvent redonner foi en l’homme, faire espérer un monde meilleur.
Tahar Ben Jelloun : j’ai dessiné et même peint avant d’avoir appris à écrire
L’écrivain a beaucoup regardé les peintres. De cette observation admirative, il a tiré de nombreux ouvrages sous forme de lettres adressées à Matisse et à Delacroix, de « visite fantôme » de l’atelier d’Alberto Giacometti et d’autres essais où se croisent égale-ment les maîtres marocains que sont Belkahia, Gharbaoui ou Chaïbia. Les peintres habitent son écriture. Ecriture qui n’exclut pas les « gribouillages » comme il les appelle.
Tahar Ben Jelloun : « Longtemps la poésie a dominé mes aspirations. Persuadé que l’art en général et la poésie en particulier sauveront le monde, je me suis laissé convaincre qu’il fallait aller au-delà de mes gribouillages que je pratique depuis l’enfance. J’ai dessiné et même peint avant d’avoir appris à écrire. Mais je n’ai jamais osé prendre au sérieux les signes que je traçais sur n’importe quel bout de papier. Aujourd’hui que j’ai la chance d’être exposé à l’Institut du monde arabe, même si j’ai introduit du professionnalisme dans ce travail, je réclame le droit de ne pas le prendre au sérieux. «
Photo : peinture de Tahar Ben Jelloun – Sans titre – acrylique sur toile © Francesca Mantovani
CARTE BLANCHE A TAHAR BEN JELLOUN – J’ESSAIE DE PEINDRE LA LUMIERE DU MONDE
INSTITUT DU MONDE ARABE