Randy Weston s’est éteint à l’âge de 92 ans, samedi 1er septembre, dans sa ville natale, Brooklyn. Pianiste légendaire et compositeur, Weston a marqué par son originalité la musique jazz. Innovateur, il a consacré son art à rapprocher le jazz américain de ses origines africaines.
Né le 6 avril 1926, Randy Weston grandit dans le quartier de Brooklyn. Son père grand mélomane originaire de Jamaïque l’éduque dans la fierté de son héritage africain. Dans les années 40, Weston ouvre son propre restaurant où il joue du piano. Fréquenté par de grands noms du jazz, tels Duke Ellington, Nat King Cole, Thelonious Monk… Randy Weston sera encouragé par ses pairs à se produire. En 1954, il remporte le titre de « New Star Pianist » du magazine Down Beat.
En 1960, il enregistre Uhuru Afrika, « Liberté pour l’Afrique » en swahili, composé de percussions et de rythmes africains. Suite à la sortie de cet album, il part à la découverte de l’Afrique pour la première fois. Considéré comme un monument musical, l’album raconte une époque et célèbre l’indépendance de plusieurs pays africains. Sa musique est interdite en Afrique du Sud et ses disques brûlés sur la place publique à Johannesburg ainsi qu’à Cape Town.
« L’Afrique est notre mère à tous, magique et mystérieuse », disait Randy Weston
En 1967, « Le Griot du jazz panafricain » voyage de nouveau à travers l’Afrique et décide de s’arrêter au Maroc, sa dernière étape. Il s’y installe cinq ans durant et dirige un club de jazz, l’African Rhythms à Tanger. Son inspiration sera marquée de manière significative par la musique gnawa.
Depuis Cole Porter in a modern mood, son premier enregistrement en 1954, la renommée de Randy Weston était acquise. Il se produit sur les scènes mondiales et reçoit de nombreux prix tout au long de sa vie notamment celui de « Docteur honoris causa » par le Brooklyn College en 2006, le Colby College de Waterville en 2012 et le New England Conservatory de Boston en 2013.
« L’Afrique est notre mère à tous, magique et mystérieuse », disait Randy Weston. Sa richesse musicale, entre bebop, free jazz, rythmes africains et mélodies orientales, a infuencé le jazz de son empreinte.
Photo : © AFP Georges Gobet