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Carlos Fuentes, d’une rive à l’autre de l’Atlantique

  • Florence Bertrand
  • 13 avril 2020
  • 2 minutes de lecture

Romancier couronné des plus grands prix littéraires, auteur de pièces de théâtre, essayiste, Carlos Fuentes naît le 11 novembre 1928 à Panama. Il passe son enfance aux Etats-Unis où son père occupe des fonctions de conseiller à l’Ambassade du Mexique. De 1940 à 1944, il séjourne avec sa famille à Santiago du Chili et à Buenos Aires. De retour au Mexique en 1944, il passe son baccalauréat, suit des cours au Collège français et entame des études de droit. Il les poursuit à Genève tout en travaillant pour la délégation mexicaine à l’Organisation Internationale du Travail.

En 1956, il fonde la revue Revista Mexicana de Literatura avec Octavio Paz. Dès l’âge de 30 ans Carlos Fuentes acquiert une notoriété internationale avec son premier roman La plus limpide région, une critique de la société mexicaine.

En deux décennies, Carlos Fuentes publie une œuvre très importante. La mort d’Artemio Cruz (1962) décrit un Mexique trahi par un révolutionnaire arriviste. Viennent ensuite, Peau neuve (1967), Zone sacrée (1967), Anniversaire (1969). Nommé ambassadeur du Mexique à Paris en 1975, il démissionne de son poste en 1977. La même année, son livre Terra Nostra obtient le prix Romulo Gallegos, la plus haute distinction littéraire d’Amérique latine. À partir des années 1980, Fuentes poursuit son œuvre, rassemblé sous le titre générique de L’Âge du Temps. Il reçoit en 1987, le prix Cervantes pour l’ensemble de son œuvre.

Avec ses derniers ouvrages, Le bonheur des familles (2006) et La volonté et la fortune (2008), Fuentes se centre sur les relations au sein de la famille, surtout celles des frères ennemis et son rapport au Mexique contemporain.

L’œuvre de Carlos Fuentes est portée par une narration audacieuse

L’œuvre de Carlos Fuentes est portée par une narration audacieuse caractérisée par une temporalité non linéaire. Traversant les Amériques du Nord au Sud, elle se déploie dans un va et vient dialectique, d’une rive à l’autre de l’Atlantique pour exorciser la violence de l’histoire. Elle figure sous un jour fictif, sous des formes allégoriques, les bouleversements et les soubresauts de l’histoire. Elle est le lieu du dialogue et de l’affrontement des temps, des cultures, des langues.

Pour Carlos Fuentes : « Une des missions de l’artiste consiste à dire au monde, aux lecteurs, nous sommes insatisfaits, nous sommes mécontents, nous avons beaucoup à faire, l’histoire n’est pas achevée, nous n’avons pas atteints ce que nous voulions atteindre, et nous ne l’atteindrons jamais, l’aventure humaine consiste à tenter l’impossible, même si nous échouons ».

Intellectuel engagé, auteur de 22 romans, Carlos Fuentes, décédé le 15 mai 2012 à Mexico, est reconnu comme un monument de la littérature mexicaine et latino-américaine.

Photo: Carlos Fuentes ©Ulf Andersen

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Thèmes
  • Littérature
  • Mexique
Florence Bertrand

Florence Bertrand est documentaliste.

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