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boko haram, mouvement, djihadiste, nigéria
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Boko Haram, la violence d’un mouvement djihadiste au Nigéria

  • Ariane Boulanger, Matthieu Gautier, Kira Rosi-Schumacher
  • 4 mai 2018
  • 4 minutes de lecture

Les djihadistes de Boko Haram ont de nouveau endeuillé le Nigéria le mardi 1er mai par un double attentat ayant entraîné la mort de plusieurs dizaines de victimes. Quelle est l’histoire de ce mouvement djihadiste dont la violence a déjà généré plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés ? 

Boko Haram est un mouvement terroriste qui prône le djihad, l’instauration de la charia et la création d’un califat islamique, né dans le Nord-Est du Nigéria, dans la ville de Maiguduri située dans l’Etat de Borno.

Que signifie Boko Haram ? Si le sens de « haram » est clair, ce qui est impur et illicite dans l’islam, « boko » renvoie à plusieurs interprétations dont la plus répandue étant l’éducation occidentalisée. Boko ferait référence à l’anglais « book ». Une traduction littérale serait donc « l’éducation occidentale est impure », résumée souvent par « l’occident est impur ».

Boko Haram a aussi été désigné par le nom « Yusufiyyas » car leur leader et fondateur s’appelait Mohammed Yusuf. Bien avant le tournant terroriste des années 2009-2010, Boko Haram était une secte religieuse. Basée dans la mosquée d’Ibn Taumiyyah à Maiduguri, cette secte considérait que l’élite politique était composée de faux musulmans corrompus. Elle promouvait le rejet de cette autorité pour créer un Etat pur, régi entièrement par la charia. La cible originelle était donc les mauvais musulmans.

Les talibans nigérians

En 2002, sous l’influence d’un des partisans les plus extrémistes de Mohammed Yusuf, Mohammed Ali et une partie du groupe quitte la ville de Maiduguri, jugée comme irrémédiablement corrompue, pour s’installer dans l’Etat de Yobe, dans le village de Kanama et fonder une « cité céleste » qu’ils appelleront Afghanistan. Ce repli sur une petite communauté imite l’exemple de la fuite du Prophète à Médine (ou hijra). Ils se feront connaitre sous le nom de talibans nigérians, attirant ainsi l’attention des services secrets qui les soupçonneront d’avoir mis en place un camp d’entrainement.

Suite à de violentes altercations avec la police, la “cité céleste” est démantelée une année plus tard. Mohammed Ali ainsi que la majorité des fidèles sont tués. Les quelques survivants retournent à Maiduguri, où Mohammed Yusuf a construit une nouvelle mosquée (Ibn Taumiyyah) ainsi qu’une école coranique. Grâce à ses prêches virulents contre l’élite corrompue qui dirige le pays, il attire de nombreux fidèles. Il réussi même à faire nommer un de ses proches au ministère régional des affaires religieuses, après avoir soutenu la campagne du gouverneur Ali Moddu Sheriff.

De 2003 à 2007, la secte continue de grandir sans inquiéter outre mesure les autorités, malgré des attaques épisodiques de convois policiers. A partir de 2004, des désaccords apparaissent entre le gouverneur et Mohammed Yusuf, exacerbant les tensions et les griefs de Boko Haram contre le pouvoir politique. Ce dernier sera arrêté à plusieurs reprises mais il sera à chaque fois relâché. L’année 2007 marque une première rupture avec l’assassinat du Sheikh Ja’far Adam, un des principaux leaders religieux des Izalas, qui commençait à critiquer ouvertement l’extrémisme religieux de Boko Haram.

La rupture définitive aura lieu en 2009, bien que les circonstances exactes de l’évènement déclencheur ne soient pas claires. Alors que de nombreux membres de la secte se rendaient aux funérailles d’un des leurs, ils sont arrêtés par la police au prétexte qu’ils ne portent pas de casques sur leur moto. Une dispute s’en suit, un coup de feu est tiré, faisant dégénérer la situation. Le gouverneur de Borno décide alors lancer l’opération “Flush” pour marquer un coup d’arrêt au développement de Boko Haram. Les membres de Boko Haram répliquent par une série de raids violents et meurtriers sur des symboles du pouvoir politique et policier. Du 26 au 29 juillet, on dénombre près de 800 morts dues à ces affrontements. Mohammed Yusuf est arrêté et exécuté pendant sa garde à vue. 

Avril 2014 : Boko Haram enlève plus de 200 lycéennes chrétiennes, un événement qui générera une mobilisation internationale massive avec le leimotiv #BringBackOurGirls

Après la mort de Mohammed Yusuf, la secte se délite en l’absence de leader et ses membres survivants partent en exil. Bien que nous ne disposions pas de données fiables sur cet exil, il est probable que de nombreux membres ont trouvé refuge auprès d’organisations djihadistes voisines, telles qu’AQMI au Mali ou les Shebabs en Somalie.

En juin 2010, Abubakar Shekau, ancien numéro deux de Mohammed Yusuf, poste une vidéo sur Youtube dans laquelle il déclare lui succéder. Mamman Nur, ancien numéro trois qui a noué de nombreux contacts durant son exil, transforme Boko Haram en un mouvement de guerilla aux accents de jihad international. Le ton et la stratégie de Boko Haram changent alors. Il n’est plus seulement question de s’en prendre aux mauvais musulmans et aux forces de l’ordre mais aussi aux chrétiens.

Les techniques employées se perfectionnent. Boko Haram commence à planifier des attaques à la bombe et des attentats suicides. Le périmètre géographique s’étend, et en 2011 la capitale Abuja est visée. Avec l’attaque en juin du quartier général de la police à Abuja, et le 26 août, l’attentat contre un bâtiment des Nations-Unies, Boko Haram s’invite sur le devant de la scène internationale. En mai 2013, l’Etat d’urgence est déclaré dans les trois Etats de Borno, Yobe et Adamawa. Fait tragique en avril 2014 : l’organisation enlève plus de 200 lycéennes chrétiennes. Un événement qui générera une mobilisation internationale massive avec le leimotiv #BringBackOurGirls. Ils commencent aussi à s’infiltrer au Cameroun. En 2015, Boko Haram prête allégeance à l’Etat Islamique.

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1 commentaire
  1. 1011 dit :
    24 mai 2018 à 14 h 11 min

    Plasticienne engagée, j’ai réalisé des oeuvres sur ce sujet du droit des enfants dans la terreur du groupe Boko Haram que j’ai pu présenter à 400 lycéens français. L’action est aussi la pédagogie et le débat.

    Je vous fais découvrir la série intitulée “Hommage à Malala” sur le droit des enfants à l’éducation autour de laquelle nous avons ouvert le débat : https://1011-art.blogspot.fr/p/homage.html

    Répondre

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