Tant qu’il y aura des choses dont il faut parler, il y aura des choses à chanter, disait Oliver Mtukudzi. Le musicien le plus emblématique du Zimbabwe est parti à l’âge de 66 ans ce mercredi 23 janvier. Il laisse derrière lui un immense héritage musical.
Avec sa voix singulière, rauque et rassurante, Mtukudzi était devenu l’une des voix les plus connus d’Afrique. Ses débuts de musicien commencèrent en 1977 au côté de Thomas Mapfumo dans le groupe, les Wagon Wheels. Mais c’est finalement en solo qu’Oliver Mtukudzi tracera sa voie. Chanteur, guitariste, il produira tout au long de sa carrière exceptionnelle 67 albums. Dans ses compositions, Mtukudzi aimait mélanger les styles, pop, mbaqanga, musiques d’Afrique de l’Est et chimurenga.
Oliver Mtukudzi : une voix à la paix et la réconciliation au Zimbabwe
Grâce à ses musiques entraînantes, Tuku -comme on le surnommait- transmettait une énergie positive tout en chantant les problèmes économiques et sociaux de son pays et du continent. Durant ses quatre décennies de carrière, sa musique a donné la voix à la paix et la réconciliation au Zimbabwe.
Ses compositions parlaient en grande partie de la non-violence, de démocratie et de tolérance. Il véhiculait souvent des messages sociaux sur le VIH et l’abus d’alcool, encourageait le respect de soi en invoquant parfois des proverbes et la sagesse de sa langue maternelle, le shona. Un de ses plus grand succès, “Neria” parlait de la force des femmes et de la façon dont elles devaient prendre leur place, sans se sentir inférieures aux hommes.
Mtukudzi maîtrisait une forme de protestation unique. A la critique politique directe, il préférait plutôt la métaphore pour communiquer ses idées. “La beauté de l’art est que vous pouvez utiliser le pouvoir du langage pour forger une signification particulière sans nécessairement le révéler » affirmait-il.